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Les incubateurs d’entreprises agricoles au cœur du Rendez-vous annuel du Réseau Racines

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SOURCE : 
PAR CLAUDE THIBODEAU
19 mars 2024, 19 h
article original
 


Pas moins de 80 personnes, provenant de différentes régions du Québec, dont l’Estrie, le Bas-Saint-Laurent et la Montérégie, ont participé, mardi, au Pavillon Arthabaska à Victoriaville, au tout premier Rendez-vous annuel du Réseau Racines axé sur les incubateurs d’entreprises agricoles.

« Un bel événement, une belle réussite. Des gens ont exprimé leur satisfaction concernant la journée. L’événement a permis un bel espace d’échanges pour ces personnes désireuses notamment de connaître d’autres modèles et d’en apprendre sur leur fonctionnement », a confié, à l’issue de la journée, Pierre Olivier Ouimet, chercheur et chargé de projet au Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA) du Cégep de Victoriaville.

Il a d’ailleurs été le premier à prendre la parole en matinée, expliquant le contexte qui a mené au Réseau Racine devenu officiellement un organisme à but non lucratif (OBNL) en mai 2023.

Tout a commencé au CISA en 2018, a-t-il dit, quand on a voulu documenter le phénomène des incubateurs d’entreprises agricoles qui ont fait leur apparition à la fin des années 2010, particulièrement en 2017. « On voulait savoir ce que c’était, ce qu’ils faisaient exactement et quels étaient leurs enjeux et défis », a-t-il précisé.

Une première enquête a révélé qu’ils faisaient face à des enjeux et défis semblables. « Mais on a aussi constaté un isolement, le peu de relations et d’échanges entre les différents incubateurs. Cependant, on nous a témoigné une volonté de développer une relation, de connaître les bonnes pratiques et les solutions de certains face à certains défis », a fait savoir M. Ouimet.

Le Réseau Racines a éventuellement pris forme, a défini la notion d’incubateur comme étant une structure à utilité collective et visant à faciliter l’accès à des moyens de production et/ou à des services d’accompagnement.

Le Réseau a aussi précisé sa mission de soutenir les incubateurs d’entreprises agricoles tout en favorisant les échanges entre ces incubateurs, les aspirants agriculteurs et les organismes qui les soutiennent.

Le Réseau Racines s’est doté d’un plan d’action qui prévoit la tenue de rendez-vous annuels, l’élargissement des membres, la représentation auprès d’instances politiques et lors d’événements, l’élaboration de différents outils, la production d’un rapport sur les impacts et les retombées des incubateurs, de même que le développement de l’offre de services du Réseau pouvant prendre la forme de formation et le parrainage, notamment.

Le Réseau Racines prévoit éventuellement l’embauche d’une personne à titre de coordonnatrice. Pour le moment, la coordination est assurée par le CISA.

Les incubateurs, a souligné M. Ouimet répondent à un contexte où il y a une préoccupation pour le renouvellement des générations en agriculture avec une relève qui provient moins du milieu rural et agricole et qui provient souvent du milieu urbain. « Ces éléments amènent un besoin de renouveler les outils pour soutenir l’établissement agricole », a fait valoir le chercheur et chargé de projet.

En 2023, 11 incubateurs sont en activité, sans compter un certain nombre en développement. Les incubateurs québécois adoptent une grande variété au niveau des formes organisationnelles, comme un OBNL ou une coopérative. Parfois, les projets sont portés par une MRC ou une maison d’enseignement.

Quant aux productions ciblées, les incubateurs ciblent davantage actuellement le maraîchage, en bonne partie biologique. 

Le Rendez-vous annuel a aussi permis aux participants de rendre connaissance de six différents modèles d’incubateurs agricoles existants.

En matinée, ils ont aussi pu entendre, par visioconférence, Jean-Baptiste Cavalier, le coordonnateur national du RENETA, le réseau français des espaces-tests agricoles créé en 2012 et qui compte 86 membres, « un réseau d’échanges de pratiques et d’expériences », a-t-il noté.

Depuis la création du RENETA, quelque 1500 personnes ont réalisé des tests d’activité. Les trois quarts des gens concrétisent leurs installations avec des entreprises qui fonctionnent. « On obtient un taux de pérennité de 97% après cinq ans, c’est énorme », a commenté Jean-Baptiste Cavalier, ajoutant que 15% des gens abandonnent leur projet au profit d’une réorientation non agricole, alors que 10% des personnes demeurent intéressées par le monde agricole, mais décident d’être salariés.

En début d’après-midi, au tour de Véronique Simard-Brochu, directrice générale par intérim et coordonnatrice aux affaires publiques et relations avec les médias de la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ), de prendre la parole pour exposer les principaux enjeux de la relève en 2024, dont l’accès aux terres qui constitue un enjeu important et ayant fait l’objet d’une consultation à laquelle 1000 personnes ont répondu en une semaine seulement.

« Ce sondage d’accès aux terres nous a aussi permis de savoir que pour 87% des relèves, l’enjeu principal est d’avoir accès à une terre de qualité. Et pour 70% de l’ensemble des répondants, il est nécessaire d’être propriétaire de sa terre pour des fins de production et pour que leur entreprise soit rentable », a révélé Mme Simard-Brochu.

Les incubateurs d’entreprises agricoles constituent, selon elle, une très bonne solution en lien avec le problème d’accès aux terres. « Les incubateurs demeurent une solution viable et qui favorise différents modèles et une diversité des modèles. C’est important, car on ne veut pas que toutes les entreprises soient pareilles. On trouve intéressant qu’il y ait différentes entreprises, on veut les diversifier », a-t-elle exprimé.

En après-midi, par ailleurs, tous les participants ont pris part à un atelier devant mener à la création d’un guide de démarrage et de développement d’un incubateur d’entreprises agricoles. « On a eu droit à de belles discussions. L’idée était d’aller chercher l’expertise des gens. Certains coordonnent des incubateurs depuis 10 ans. On voulait aller chercher ces expériences pour en faire bénéficier de nouveaux projets. Nous irons aussi rencontrer individuellement certaines personnes pour travailler sur le contenu du guide », a fait savoir Pierre Olivier Ouimet.

Le guide pourrait officiellement voir le jour au mois de décembre.

Ce premier Rendez-vous annuel ne sera le dernier. « Il y a une réelle volonté depuis longtemps d’avoir une journée, un moment dans l’année pour échanger sur les pratiques », a confié le représentant du CISA.

Maintenant terminée la première édition, les intervenants regrouperont tout ce qui a été exprimé durant la journée. « Nous allons orienter la suite du projet en fonction des enjeux et des défis soulevés. Nous allons réfléchir à la façon de les aborder pour la suite des choses. On travaillera aussi sur les communications pour que les discussions se poursuivent, maintenant que les gens se connaissent un peu mieux et savent ce qu’est le Réseau Racines et son utilité afin qu’il puisse continuer son rayonnement », a conclu M. Ouimet.


Consultez cet autre article, également rédigé à la suite de l'événement.

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